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Insertion professionnelle des jeunes : une priorité pour la Fondation

Profils des jeunes accompagnés par le SAEJ de Cormeilles en Vexin

Laurent LECAT nous a ouvert les portes du Service d’Accueil Educatif de Jour (SAEJ), à Cormeilles en Vexin dont il est le directeur adjoint. Nous avons ainsi pu rencontrer, le temps d’une journée des jeunes ainsi que le personnel éducatif qui les accompagne au quotidien.

 -Des jeunes en situation d’échec scolaire

Âgés de 14 à 21 ans, ces jeunes sont sortis du système éducatif sans diplômes et sans expérience professionnelle. En échec scolaire, ils présentent des troubles du comportement, de l’apprentissage, et connaissent parfois des problèmes psychologiques.

 -Le cas des Mineurs Non Accompagnés

En provenance d’Afrique, d’Asie ou du monde arabe, les Mineurs Non Accompagnés (MNA) ont traversé la moitié du continent après avoir fui les conflits. Le SAEJ de Cormeilles en Vexin en compte à ce jour 8 et tous sans exception suivent actuellement une formation qualifiante. Il nous a été rapporté qu’un jeune MNA avait atteint son but en devenant gérant d’un restaurant quelques temps après sa période d’apprentissage.

Les ateliers d’insertion professionnelle proposés par le SAEJ

Sur décision administrative ou judiciaire, le SAEJ de la fondation La Vie au Grand Air / Priorité Enfance accueille ces jeunes et les accompagne en leur proposant plusieurs ateliers professionnels. Le SAEJ de la Fondation intervient comme une école de la deuxième chance. En situation de semi-internat, les jeunes sont accueillis en journée et la Fondation leur propose les ateliers suivants :

-Mécanique automobile

Un article paru dans le Parisien témoigne de l’implication des jeunes au sein de cet atelier. Ces derniers ont travaillé d’arrache-pied sur la réparation et la rénovation d’une voiture qu’ils ont par la suite offerte à une association locale œuvrant à l’insertion professionnelle des adultes. Cette initiative a fait le tour des médias.

Actuellement, 3 jeunes sont en stage de mécanique et Laurent Lecat est fier de nous annoncer que deux d’entre eux ont été pris en contrat d’apprentissage.

-Restauration

Thomas, pâtissier-chocolatier de formation est l’éducateur référent pour cet atelier. 4 jeunes sont formés aux métiers de bouche afin de pouvoir intégrer plus tard un poste dans le secteur de l’hôtellerie, de la restauration ou de la pâtisserie. Ces métiers en tensions peuvent devenir de réels débouchés professionnels.

Un restaurant d’application permet d’accueillir de réels clients. Les élèves mettent ainsi en pratique les compétences acquises aux cours de leur pré-formation.

matériel nécessaire à l’atelier restauration

 

-Espaces Verts 

L’établissement s’est procuré un terrain afin que les jeunes puissent se former autant que possible aux rudiments du métier. Le terrain partiellement en friche permet aux jeunes de s’exercer aux travaux d’aménagement, ou d’entretien des espaces verts.

Jean-François, éducateur de l’atelier espaces verts

Jean-François, l’éducateur référent nous annonce qu’une partie de ce terrain fera office de mini-potager pour y cultiver des tomates, des courgettes, et des fruits.

Cet atelier, de l’avis de l’éducateur, exerce un attrait sur les jeunes ayant l’envie de travailler au grand air, au plus près de la nature, tout en s’initiant aux techniques d’horticulture et  de travaux paysagers.

Un jeune homme au regard espiègle, suit cet atelier avec beaucoup d’intérêt. Le Directeur, me confie que A. souffre d’alexithymie. Il a la faculté de ressentir des émotions mais il est dans l’incapacité de les qualifier. Ce qui démontre l’implication du directeur envers ces jeunes.

-Bâtiments 

L’établissement est le premier à bénéficier du talent de ces jeunes. La cantine et le restaurant d’application ont été entièrement réalisés et aménagés par les élèves de la filière BTP. La créativité des jeunes se révèle au fur et à mesure de notre visite.

Au sein de l’ensemble de ces ateliers, les jeunes se situent avant tout dans une phase de découverte et d’apprentissage des bases. Il ne s’agit nullement d’une formation qualifiante mais d’un apprentissage ou d’une pré-formation à un métier.

 ateliers pédagogiques en vue d’une remise à niveau scolaire 

Les ateliers pédagogiques consistent à remettre à niveau de jeunes décrocheurs en mathématique, en Français, en Education Civique et en Culture Générale.

Dans cette salle de classe, les jeunes sont reçus de façon individuelle afin d’apprendre ou réapprendre à s’exprimer correctement en français, à lire, à compter et à raisonner.

Marie, l’éducatrice scolaire nous confie que les élèves ont un goût très prononcé pour la géométrie. Un jeune particulièrement studieux dans cette matière met au défi d’autres jeunes de réaliser des formes géométriques identiques aux siennes à l’aide d’un compas. Ce défi a suscité une motivation et un intérêt grandissant des autres jeunes.

Insertion professionnelle par la voie du stage en entreprise

Les jeunes accompagnés par le SAEJ de Cormeilles en Vexin sont tenus d’effectuer un stage rémunéré en entreprise à l’issue de leur pré-formation. La Fondation facilite les démarches via le partenariat et veille à ce que les lieux de stage soient toujours situés à proximité du domicile des jeunes.

Á la fin du stage, le jeune doit se soumettre à un bilan des connaissances et des compétences acquises. L’établissement mais aussi l’entreprise vérifient ensemble que le jeune a bien atteint les objectifs fixés au départ. Un rapport de stage est également requis de la part de l’élève.

Un stage débouche généralement sur un contrat d’apprentissage ou sur un CFA.

Laurent Lecat insiste sur le fait que le SAEJ accompagne ces jeunes dans des projets avant tout réalistes. La Fondation la Vie au Grand Air / Priorité Enfance contribue ainsi à leur redonner espoir, confiance en eux même et à leur offrir de véritables opportunités de carrière.

La Fondation s’appuie sur une équipe pluridisciplinaire pour construire et valider un projet personnalisé avec chaque jeune. L’accompagnement est individualisé et les échanges avec ces derniers sont plus que favorisés. Les éducateurs et le personnel éducatif font preuve d’une écoute et d’un soutien permanent sans faille. En plus du personnel éducatif, ces jeunes peuvent aussi compter sur le Directeur qui leur prête une oreille attentive au quotidien. A la tête de l’établissement depuis près de 10 ans, le temps n’aura pas altéré sa patience ni sa sympathie pour ces jeunes auxquels il s’attache profondément.

Portrait de Yanis

Yanis, jeune garçon à l’allure joviale est accompagné depuis plus d’un an et demi et bénéficie d’un parcours long au sein du SAEJ.

Du haut de ses 15 ans, Yanis a changé plusieurs fois de formation professionnelle. Il a opté dans un premier temps pour la mécanique automobile, puis a effectué un stage dans un garage axé sur les deux roues avant de se rétracter.

Il teste l’atelier espaces verts avant de tenter sa chance dans la restauration. Il se rend compte finalement qu’il serait plus à l’aise dans la vente d’articles sportifs.

Afin de le conforter dans son choix de carrière, le SAEJ n’hésite pas à lui prendre un rendez-vous auprès du CIO.

Le temps de trouver un stage auprès d’une grande enseigne, il continue à suivre l’atelier de restauration.

« Les éducateurs sont cools. J’aime très bien le SAEJ. On échange, on parle, on passe un bon moment ensemble. On fait une pause, on mange ensemble. Chaque jour, il y a une activité différente qui nous est proposée».

« Marie et Nadège m’aident en Français et en Maths, et ont fait mon CV »

« L’atelier espaces verts, c’est bien mais c’est très physique ».

Portrait d’Ahmadou

SAEJ de Cormeilles en Vexin Ahmadou, jeune mineur non accompagné inscrit à l’atelier restauration

Originaire de Guinée Conakry, Ahmadou âgé de 16 ans raconte le parcours qui l’a mené de son pays natal à la France.  Ce jeune garçon calme et réservé a connu un parcours difficile et dangereux. Après avoir effectué en voiture le trajet jusqu’au Maroc, il a emprunté la voie maritime pour atteindre l’Espagne.

Résumé ainsi, ce jeune garçon aura accompli au total, un périple de 3 mois, qui s’est concrétisé par un dernier saut de la ville de Bilbao en Espagne à Cergy Préfecture en Octobre 2018.

« Je vivais avec mon oncle qui ne souhaitait pas que j’apprenne le français. C’est ce qui a décuplé l’envie de se rendre en France et d’y apprendre le français. Inscrit à l’atelier de restauration, il prend goût à la cuisine qu’il n’a jamais apprise par le passé.

« J’aime cuisiner, j’aime la cuisine ». Pizzas, gâteaux, mafés et couscous sont les plats qu’il a pu concocter avec plaisir et curiosité en compagnie de Thomas.

Il construit son projet professionnel à présent autour de la cuisine.

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Rapport annuel 2023