Un rapport alarmant sur la santé mentale des enfants en Europe inquiète les  professionnels de la protection de l’enfance lors de la conférence annuelle de l’ENOC en septembre 2018.

La santé mentale des enfants et des adolescents en Europe exposée aux mêmes difficultés

Le Réseau européen des Défenseurs des enfants (ENOC) dont Mme Geneviève Avenard est la Présidente, organise chaque année une conférence relative aux droits des enfants en Europe. La thématique choisie pour l’année 2018 concerne la santé mentale des enfants et des adolescents.

Autisme, hyperactivité, schizophrénie, troubles obsessionnels compulsifs, anorexie ou encore boulimie sont quelques exemples de troubles mentaux affectant cette population.

Le rapport de l’ENOC se base sur une étude comparative de la situation en Europe. Il révèle que les pays membres sont confrontés à des difficultés quasi similaires.

Le rapport de 34 pages pointe du doigt les anomalies suivantes :

–  une insuffisante coordination entre le secteur sanitaire et le monde de l’éducation,

– une aggravation des inégalités sociales et territoriales,

– une saturation des services de soins,

– un manque de structures et de professionnels spécialisés dans le domaine de la pédopsychiatrie.

Quant à l’hospitalisation des enfants, la situation est alarmante.

Le rapport indique un respect insuffisant des droits des enfants concernés. En effet,  la stigmatisation des enfants sujets à des troubles mentaux génère de la discrimination ainsi que de l’exclusion sociale.

Par ailleurs, les Etats ne parviennent pas à donner une définition homogène de la santé mentale. Cette notion large recouvrant en effet plusieurs domaines.

Enfin, l’article 24 de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant (CIDE) dispose que :

« les Etats parties reconnaissent le droit de l’enfant de jouir du meilleur état de santé possible et de bénéficier de services médicaux et de rééducation. Ils s’efforcent de garantir qu’aucun enfant ne soit privé du droit d’avoir accès à ces services ».

La santé mentale des enfants et adolescents en Europe nourrit le débat et suscite l’élaboration de stratégies

Sur la base de ce rapport, le réseau ENOC a adopté une déclaration commune sur la santé mentale.

Cette déclaration formule des recommandations destinées aux pouvoirs publics des pays européens. Elle s’adresse également à la Commission européenne, au Conseil de l’Europe et au Parlement européen comme suit :

-Attacher une attention particulière aux jeunes dans le cadre des stratégies et des politiques publiques afin de prévenir les difficultés rencontrées,

-Garantir une prise en charge adaptée avec une approche interdisciplinaire.

Ces stratégies devraient permettre :

• De prendre en compte les opinions et avis des enfants ;
• De développer des services de soins spécialisés, pluridisciplinaires et de proximité ;
• D’encourager des services hospitaliers fondés sur les droits de l’enfant : la Charte européenne des droits de l’enfant hospitalisé rappelle le droit d’être soigné dans des services adaptés ;
• De combattre la stigmatisation par des actions de sensibilisation et de prévention pour une détection précoce des difficultés mentales rencontrées ;
• De disposer de données européennes globales sur les besoins en santé mentale des jeunes et les difficultés rencontrées afin de mettre en place des réponses plus efficaces.

La Fondation la Vie au Grand Air/ Priorité Enfance accorde une très grande importance à cette question compte tenu de ses multiples enjeux. La Fondation salue ainsi l’initiative prise par la Défenseure des enfants, Mme Geneviève Avenard. Acteur national de la protection de l’enfance depuis 1927, les droits de l’enfant et plus particulièrement leur santé mentale revêtent pour la Fondation une priorité absolue. Les Accueils Éducatifs et Thérapeutiques de la Fondation développent une expertise à ce sujet.