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La réduction de la précarité numérique pour les population des plus fragiles, un enjeu fort de la crise sanitaire

A l’occasion de la journée internationale de l’éducation, Adrien Taquet – Secrétaire d’État en charge de l’Enfance et des Familles – est allé à la rencontre des jeunes et des professionnels des Accueils Éducatifs du Val de Marne suite au don de 22 ordinateurs, reçus en mai dernier, dans le cadre de l’opération « Connexion d’urgence ».

Adrien Taquet rencontre les professionnels de la fondation La Vie au Grand Air / Priorité EnfanceLa crise sanitaire actuelle révélatrice de l’exclusion numérique des populations les plus fragiles

Les professionnels de la Fondation ont pu le constater dès les premiers jours de confinement.  « La question de la continuité pédagogique s’est très vite posée et nous avons été confrontés à des limites de moyen humain, 1 éducateur pour 10 jeunes de niveaux différents. A ce constat s’est ajouté la limite technique car nous n’étions équipés que d’un ordinateur. » explique Sandra Torres, éducatrice spécialisée dans le pavillon de Chevilly-Larue.

C’est pour palier à cette fracture numérique qu’Adrien Taquet, en association avec la Fondation BreakPoverty et Emmaüs Connect, a lancé lors du 1er confinement, l’opération « Connexion d’urgence ». L’arrivée des ordinateurs aux Accueils Éducatifs du Val de Marne a permis aux jeunes de reprendre leur parcours scolaire et provoqué une réelle montée en expérience et en compétences dans les pratiques numériques des professionnels.

« La crise sanitaire et le confinement ont été des révélateurs pour les travailleurs sociaux. Durant le confinement il a fallu trouver des alternatives pour maintenir, par exemple, le lien familial ou le rapport avec la famille. L’apport de la technologie a été un facteur majeur, identifié par l’ensemble des acteurs, l’enjeu est maintenant de se saisir de cette opportunité pour capitaliser dans la durée. »  Adrien Taquet.

Se pose maintenant la question de l’accompagnement et de la sensibilisation des jeunes aux usages du numériques, ainsi que la formation des professionnels. « Avant le confinement, la fracture numérique désignait principalement les seniors » explique Valérie Daher, DG de la Fondation BreakPoverty. « Or pendant le confinement, on estime à 950 000 enfants et jeunes qui ont été perdus de vue par l’éducation nationale ». Une conséquence du fait du manque de matériel mais également de la précarité numérique des jeunes et de leur famille. En effet, avant de pouvoir prétendre à accompagner son enfant, il faut soi-même maitriser les outils. Constat valable également pour les professionnels de la protection de l’enfance.

Prochain enjeu, agir en faveur de la réduction de la précarité numérique

Pour répondre à ce nouvel enjeu, les départements et le secteur associatif se mobilisent. Dans le Val de Marne, le département propose 2 formations ouvertes aux professionnels de la protection de l’enfance portants sur les connaissances de base du numériques et sur les dangers des réseaux sociaux pour les jeunes. De son côté, l’association Emmaüs Connect propose différentes formations à destination des travailleurs sociaux pour les aider à évaluer la précarité numérique des familles ou encore à apprendre aux jeunes à se servir d’internet à des fins professionnelles (CV en ligne, recherche de stage, …). Ils proposent également un parcours d’e-parentalité de 20h à destination des familles pour les aider, par exemple, à mieux appréhender les usages élémentaires et à maitriser les outils de l’éducation nationale.

Tous les acteurs présents s’accordent pour dire qu’il est nécessaire de faire de cette crise, une opportunité d’innover pédagogiquement. Durant le confinement, nous avons vu se développer de la coopération et des solidarités entre des acteurs qui avaient habituellement du mal à se parler. De nouveaux besoins ont été identifiés, pour lesquels de nouvelles compétences ont été mobilisées. « Nous sommes prêt pour un nouveau confinement, même si nous ne le souhaitons pas » conclue Kassandra Braud, éducatrice au service de semi-autonomie des AEVM.

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